Association du Lac des Iles d'Entrelacs (ADLIE)

 

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Le fonds bleu, une promesse tenue ?

CONSTANCE RAMACIERI

L’AUTRICE EST PRÉSIDENTE DE LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DES LACS ET COURS D’EAU

Cette lettre est adressée au premier ministre du Québec, François Legault.

Le 23 août 2022, vous avez déclaré : « Il faut donner plus d’amour à nos lacs et à nos rivières. » Et pour ce faire, vous avez promis la création d’un Fonds bleu. Au mois de juin, la loi créant le Fonds bleu a été adoptée. La Fédération québécoise de défense des lacs et cours d’eau (FQDLC) se réjouit de cette nouvelle au nom de ses membres, des  associations de lacs et des municipalités qui agissent pour protéger les lacs et les rivières du Québec.

Promesse tenue ? Pas tout à fait !

Le ministre de l’Environnement Benoit Charette a mandaté le Forum d’action sur l’eau, une instance de son ministère, de lui soumettre des recommandations sur la répartition des montants du Fonds bleu par secteurs d’activité. 

Aucune association de lac ne siège à ce forum. On s’explique mal comment il est encore possible que les associations citoyennes de protection des lacs ne soient ni invitées ni leurs recommandations entendues sur ce projet historique.

Qu’à cela ne tienne, le 30 juillet dernier, la FQDLC a réuni plus de 100 représentants associatifs et municipaux de 10 régions du Québec pour définir ensemble les clés du succès du Fonds bleu.

Nous vous transmettons les principaux résultats de cette consultation.

Les constats suivants ont émané des discussions : d’une part, un leadership gouvernemental diffus accompagné de l’absence d’une stratégie nationale pour protéger la ressource et d’autre part, l’urgence de prioriser un gain environnemental dans les choix des actions financées par le Fonds bleu.

Ainsi, les associations et les administrations régionales – MRC et municipalités – étant la première ligne de défense des plans d’eau, l’avis des participants est à l’effet que la gouvernance locale et l’attribution de subventions régionales issues du fonds soient confiées aux autorités régionales en lien avec les associations. Ce tandem serait appuyé par des experts scientifiques (chaires de recherche, organismes de bassins versants, conseils régionaux de l’environnement, etc.).

Quant à sécuriser un gain environnemental, les actions des associations et des municipalités doivent être priorisées. Reconnaissant l’absence de ressources pour suffire à la tâche qui leur incombe, un projet structurant a été identifié, soit la création de centres locaux d’expertise.

Sous l’égide d’une entité indépendante, disponibles partout en province, ils auraient notamment la capacité d’intervenir rapidement lors de la détection d’espèces aquatiques exotiques envahissantes. Chargés de liens directs avec les communautés qui agissent pour protéger les lacs et de liens avec le milieu scientifique, leur fonction se résume à augmenter la capacité d’agir et à accompagner le milieu associatif et municipal pour faire face aux défis émergents et aux nouvelles menaces aux lacs et aux rivières du Québec.

Le message est clair : nous connaissons tous les résultats du modèle de gestion de l’eau des 40 dernières années. Il est plus que temps de faire mieux. Il est urgent d’agir.

Monsieur le premier ministre, vous pouvez compter sur les acteurs locaux pour protéger les lacs. Peuvent-ils compter sur vous pour assurer que, comme promis, les bénéficiaires du Fonds bleu seront les lacs et les rivières du Québec ?

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